Après deux saisons en dents de scie, Dexter avait une chance de reprendre une belle place dans nos cœurs avec cette septième année qui commençait sur un postulat terriblement excitant. En effet, notre tueur préféré était dorénavant à découvert aux yeux de sa sœur et allait devoir faire face à sa réaction. Reste à savoir si ce tournant majeur fut bien négocié par les scénaristes.
Dexter n'a décidemment plus le droit au repos. Par peur de redondance les scénaristes de la série ont à cœur de le sortir de sa zone de confort. Jusqu'à maintenant les tentatives furent plutôt vaines faute de véritable jusqu'au boutisme. Cette saison 7 a donc décidé de mettre la sauce en confrontant (enfin) Debra à la véritable nature de son frère. La première moitié de la saison est donc pleinement dédiée à cette découverte et à sa gestion par Deb. Et effectivement tous les codes narratifs de la série sont détruits pour laisser place à un Dexter nouveau. Le voilà enfin en position de faiblesse, rattrapé par la réalité et aussi par l'amour qu'il voue à sa sœur. Plus rien ne sera comme avant et il le sait.
Debra a donc enfin l'occasion de devenir plus qu'un simple flic vulgos balançant quarante fuck à la minute. Elle prend enfin toute son ampleur et fait preuve d'une sensibilité touchante. Elle est désemparée par ce qu'elle sait mais est incapable de « trahir » son frère. Sa seule solution est donc de tenter de "tuer" ce Dark Passanger qui ronge Dexter de l'intérieur. Celui-ci devra donc faire face au « manque » et petit à petit toute la noirceur de son âme prendra le dessus. Tout cela est très subjectif mais la voie choisie par les scénaristes me semble satisfaisante. Une confrontation frontale n'était pas envisageable et cette issue permet à la fois de rentre Debra plus attachante et de faire sortir Dexter de sa fameuse zone de confort.
Après cette première moitié plutôt réjouissante suivra une seconde partie marquée par l'arrivée de Hannah Mckay jouée par la sublime Yvonne Strahovski. En plus d'être un personnage délicieusement énigmatique et rusée, Hannah deviendra la nouvelle love interest de Dexter. Une relation inédite car pour la première fois Dex pourra être pleinement lui-même. Nos Bonnie et Clyde modernes auront toutefois face à eux Debra qui, comme on le sait depuis la saison dernière, est amoureuse de son frère. Entre sa sœur et son âme sœur, notre anti-héros aura à faire un choix cornélien qui trouvera son issue en fin de saison. Ce triangle, bien que classique, donne lieu à quelques très bons moments avec parfois une tension qui rappelle les grands moments de la série. La dynamique nouvelle est trouvée et semble très bien marcher ce qui réjouira les fans déçus depuis quelques années.
En parallèle de cet arc majeur, les personnages secondaires se débattent comme ils peuvent. Le grand méchant de la saison Isaak Sirko est exceptionnel de charisme et de cruauté et sera un adversaire de taille pour Dexter. C'est véritablement le seul élément positif de la saison concernant les intrigues secondaires. La série n'a jamais été connue pour sa capacité à mêler les storylines mais on pourra trouver que cette année est encore moins intéressante que les précédentes. Ni Batista et ses velléités de retraite ni Quinn et sa romance avec une strip-teaseuse n'arriveront à capter notre attention. A noter que la si prometteuse confrontation entre Louis et Dexter aura été traitée par-dessus la jambe et semble au final n'avoir été pensée que pour fluidifier la narration à un moment donné de la saison. Dommage.
Reste la si horripilante LaGuerta qui commencera à devenir une épine dans le pied de Dex à la toute fin de saison. Pendant une dizaine d'épisodes l'enquête stagne puis repart, puis restagne et re-repart, revenant à chaque fois comme un cheveu sur la soupe et comme une nécessité de proposer un finish étonnant. Et soyons honnêtes, le dernier épisode est un très bon cru qui fera encore une fois basculer nombre d'éléments établis de la série.
En bref cette saison 7 de Dexter ne restera peut-être pas dans les annales mais marque le retour en force d'une série qui avait perdu de son souffle. On frissonne à nouveau et scénaristiquement l'intrigue principale est très solide. Mention spéciale aussi au grand méchant vraiment très réussi.